Mauvais perdants
La France, dont aucun site n'a été retenu ce week-end parmi les Sept nouvelles Merveilles du monde désignées par un vote populaire sur l'Internet, s'est démarquée lundi de cette «initiative privée» en soulignant qu'elle préférait «la conception» de l'Unesco.
Le ministre grec de la Culture, Georges Voulgarakis, a pour sa part assimilé à un «concours de beauté» où l'Acropole n'avait pas à parader le concours qui a désigné samedi les «sept nouvelles merveilles du monde» sans y inclure le chef-d'oeuvre de l'antiquité grecque.
La conception de l’Unesco avant tout
«S'agissant des sites retenus, la France partage la conception de l'Unesco, qui a inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité 851 sites dont 31 se trouvent en France», a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Pascale Andréani.
Les «sept nouvelles Merveilles du monde» désignées samedi à Lisbonne à l'issue du concours organisé par le cinéaste suisse Bernard Weber sont la grande muraille de Chine, la statue du Christ rédempteur au Brésil, la cité troglodyte de Petra en Jordanie, le Colisée de Rome, les ruines incas du Machu Picchu au Pérou, l'ancienne cité maya de Chichen Itza au Mexique et le Taj Mahal en Inde.
Ce concours était «une initiative privée qui a permis de recueillir l'avis des internautes qui ont souhaité s'exprimer», a fait valoir Mme Andréani.
L'organisation onusienne dont le siège est à Paris, a rappelé dimanche sa «vision très élargie du patrimoine». La liste du patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco compte 851 sites, dont des monuments et des ensembles plus vastes : centre-villes, paysages façonnés par l'Homme ou milieux naturels.
Christian Manhart, du Centre du patrimoine mondial de l'Unesco, a relevé le côté «très médiatique» de l'opération de M. Weber, l'accusant de transmettre «un message négatif pour les pays dont les sites n'ont pas été retenus».
Un concours de beauté
«Les monuments n'ont pas à défiler sur un podium comme pour les concours de beauté», a réagi le ministre lors d'une conférence de presse.
Le concours, organisé à travers un vote sur Internet, «n'a rien à voir avec la véritable valeur des monuments», a ajouté le ministre, rappelant que les autorités du pays ne s'étaient pas mobilisées sur cette affaire.
Il s'est affirmé au diapason de l'Unesco, qui a déclaré dimanche avoir une autre «vision» du patrimoine mondial que celle des organisateurs privés du concours, animé par le cinéaste suisse Bernard Weber.